Qu’est-ce qui caractérise le mieux selon vous les métiers de l’emploi à domicile ?
La relation de confiance et le respect mutuel sont au cœur de la relation de travail, entre un particulier employeur et son ou ses salariés à domicile.
La spécificité de nos métiers c’est qu’ils ont une forte dimension humaine : assistants de vie, employés familiaux, assistants maternels ou gardes d’enfant, ce sont avant tout des métiers de lien et de proximité.
Ces professionnels partagent notre quotidien. Ils sont aussi le premier maillon d’une chaîne de soin et ce sont souvent eux qui jouent un rôle de vigie et d’alerte, auprès des familles ou du corps médical : si un petit enfant présente des difficultés motrices ou d’élocution, si une personne âgée commence à manifester des pertes cognitives…
Ils connaissent tellement bien les habitudes de vie de ceux qu’ils accompagnent, qu’ils repèrent tout de suite les signaux faibles.
Quels sont les principaux défis d’avenir auxquels font face ces métiers ?
Toucher les jeunes : leur faire découvrir ces métiers essentiels, les accompagner dans l’apprentissage, leur donner une perspective de carrière. Demain ce sont eux qui prendront le relai.
Rendre ces métiers attractifs est un enjeu sociétal pour répondre aux besoins de la population, mais aussi pour intégrer dans l’emploi des personnes qui en sont éloignées : les jeunes donc, mais aussi les demandeurs d’emplois de longue durée, les séniors souhaitant faire du cumul emploi-retraite… Ce sont des métiers qui donnent de la liberté et de la latitude pour compléter un autre emploi à mi-temps, ou pour permettre une réintégration progressive après une interruption professionnelle.
Le secteur est aussi un formidable levier pour créer de l’emploi local partout en France, avec 800 000 postes à pourvoir d’ici 2030.
« Les métiers de l’accompagnement à domicile font écho aux attentes des générations, X, Y et Z : trouver du sens dans son travail, avoir une utilité sociale, mais aussi de la liberté dans l’organisation de son emploi du temps, et donc un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. »
Vous êtes vous-même une professionnelle de l’accompagnement des personnes âgées. En quoi consiste votre métier et comment l’avez-vous choisi ?
En effet, je gère des résidences séniors pour personnes âgées, issues d’un concept familial qui a émergé il y a 23 ans maintenant et proposant une alternative supplémentaire au domicile diffus et à l’entrée en établissement médicalisé. Nous en avons deux en région Centre Val de Loire et une en Nouvelle-Aquitaine.
Quand j’ai fondé ma première résidence séniors avec mon frère, j’avais 28 ans : nous avons été confrontés au vieillissement de notre grand-mère et nous étions nous-mêmes en recherche de solutions. Toute ma famille s’est ensuite impliquée dans le projet !
Notre mission est d’accompagner la perte d’autonomie temporaire et/ou évolutive : aide au lever, à la toilette, au coucher, au transfert, à la promenade… Nous proposons notre service d’aide à domicile exclusivement en mode mandataire. C’est-à-dire que nous sommes un intermédiaire entre le particulier employeur et son salarié, pour toute la gestion administrative et la sécurisation de la relation de travail.
C’est avec la vision qu’hier « ils » étaient « nous » et que demain « nous » serons « eux », que nous avons créé des structures familiales, à taille humaine, offrant un réel lieu de vie. Les résidents peuvent y conserver leur animal de compagnie et le lien social y est privilégié. Il n’y a d’ailleurs quasiment pas de turnover dans nos équipes, qui sont très soudées. Ainsi, la relation de travail se construit et se renforce dans la durée.
