Le vieillissement de la population est une tendance globale observée à travers toute l’Europe et c’est aussi le cas en France où une vraie révolution sur la prise en charge de la dépendance et des personnes âgées doit répondre à ce défi démographique. Pierre-Olivier, directeur général exécutif de la Fepem, détaille en quoi la branche des particuliers employeur est une partie de la solution, alors qu’une proposition de loi « Bien vieillir » est débattue à l’Assemblée.
- Comment le secteur appréhende le défi démographique lié au vieillissement de la population dans les prochaines décennies ?
- Quelle approche porte la fédération des particuliers employeurs qui est aussi celle de 90 % de nos concitoyens ?
- Comment s’envisage l’accompagnement de la perte d’autonomie dans le secteur de l’emploi à domicile ?
- Doit-on revoir son financement ?
- Comment le secteur se prépare au défi du vieillissement ?
Les défis du secteur
Alors que le taux de natalité est à la baisse depuis 2014, la population vieillit. En effet, au 1er janvier 2022, 21 % de la population a 65 ans et plus et 9,8 % a 75 ans et plus. Ce vieillissement va s’accroître dans les années à venir : le nombre de Français de 85 ans et plus devrait tripler au cours des 30 prochaines années soit près de 30 millions de Français.
Le secteur de l’emploi à domicile n’échappe pas à ce phénomène : près de 800 000 particuliers employeurs seront âgés de 80 ans et plus d’ici 2030.
- La pénurie de professionnels
L’emploi à domicile auprès de personnes fragiles compte 1 million de particuliers employeurs dont 85 000 personnes en situation de handicap et 549 000 salariés.
Notre secteur est d’ores et déjà touché par la pénurie de professionnels : en effet, les départs à la retraite et les besoins croissants en raison des tendances démographiques révèlent un défi d’attractivité d’ampleur avec 800 000 emplois à pourvoir d’ici 2030 tous métiers du secteur confondus. L’Observatoire de l’emploi à domicile estime à 131 670 le nombre de créations nettes d’emplois dans les mêmes délais pour répondre aux nouveaux besoins en termes de perte d’autonomie des 80 ans et +.
Le financement des prestations
- L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est une aide versée sous conditions d’âge et de perte d’autonomie.
Elle est destinée à couvrir, partiellement ou en totalité, les dépenses nécessaires pour le maintien à domicile ou le tarif dépendance de l’établissement médico-social dans lequel la personne réside. En 2020, 782 000 bénéficiaires de l’APA à domicile étaient recensés.
Parmi les particuliers employeurs de plus de 60 ans, 14 % perçoivent l’APA (environ 147 000) et représentent 20 % des bénéficiaires de cette prestation.
Les Rendez-vous politiques du grand âge et de l’autonomie
- 4 avril 2023 : Après 6 mois de débat, la restitution des travaux du Conseil national de la refondation (CNR) sur le « bien vieillir » donne le coup d’envoi d’un projet de réforme à 3 étages. Parmi les éléments mis en avant :
- Adaptation de la société au vieillissement
- Promotion du lien social et de la citoyenneté
- Valorisation les métiers
- 11 avril 2023 : Première lecture à l’Assemblée nationale de la proposition de loi portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir en France contestée par le secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile.
- 12 avril 2023 : Adoption à l’unanimité en séance plénière du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de l’avis sur « la prévention de la perte d’autonomie liée au vieillissement », rapporté par Michel Chassang.
- 1er juin 2023 : remise du rapport gouvernemental évaluant l’opportunité d’établir un tarif national de référence pour l’APA en emploi direct ou par l’intermédiaire d’une structure mandataire.
- 4e trimestre 2023 : Projet de loi de finance de la Sécurité sociale pour 2024