De nombreux ménages font le choix, partout en France, d’employer un salarié à domicile, directement ou par l’intermédiaire d’une structure mandataire. Qui sont ces particuliers employeurs et leurs salariés ? Quels sont les métiers exercés au domicile ? La crise sanitaire a-t-elle modifié le recours à l’emploi à domicile ? Quels sont les changements observés sur les territoires ? Autant de questions auxquelles répond, chiffres à l’appui, l’édition 2023 du rapport annuel du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile.
L’emploi à domicile : un secteur en expansion
Avec 800 000 emplois à pourvoir d’ici à 2030 et des besoins croissants en matière, notamment, d’accompagnement de la perte d’autonomie, le secteur de l’emploi à domicile va incontestablement se développer dans les années à venir. Les données de 2021, analysées dans le rapport, révèlent une croissance du volume d’activité. Le nombre total d’heures travaillées a augmenté de près de 6 % (1,5 milliard en 2021), pour une masse salariale nette de 8,9 milliards d’euros, en hausse de 8,2 %.
Bien sûr, cette croissance s’explique en grande partie par la reprise de l’activité après l’année très particulière qu’a été 2020. Pour prolonger la tendance et répondre aux besoins, il est essentiel d’améliorer l’attractivité de ces emplois. C’est le sens de l’action de la Fepem et des partenaires du secteur, avec notamment l’entrée en vigueur de la convention collective nationale en janvier 2022 et la signature d’un accord sur la prévention des risques et la santé au travail. Ces évolutions assurent aux salariés l’effectivité de leurs droits attachés, grâce à un haut degré de mutualisation des obligations des employeurs.
L’impératif de la formation
Comment se décompose le secteur pour chaque famille de métiers ? Le rapport sectoriel de la branche nous en donne une vision claire. En 2021, 1,3 million de salariés à domicile déploient leurs compétences au service de 3,3 millions de particuliers employeurs. Ces derniers se partagent à peu près à égalité entre :
– 1,1 million de parents choisissent un accueil individuel pour leur enfant, auprès de 257 800 assistants maternels et 107 200 gardes d’enfants à domicile ;
– 1 million de particuliers fragiles, employant 547 500 assistants de vie ;
– 1,2 million de particuliers sans fragilités, employant 348 300 employés familiaux qui assurent (pour la plupart) l’entretien du cadre de vie.
Il existe donc une réelle diversité de métiers dans le secteur qui répond à la pluralité des besoins. Et la formation est une des priorités du secteur. En 2021, près de 100 000 personnes ont été formées, ce qui représente près de 1,9 million d’heures. Il s’est agi, dans 63 % des cas, d’assistants maternels. Mais les autres métiers du secteur ont également besoin de professionnalisation, et la formation les concernant a vocation à se développer encore. Le recours à l’apprentissage sera bientôt possible dans le secteur, et permettra à la fois d’augmenter le niveau de compétences et de faire davantage appel à des jeunes.
Un formidable levier d’insertion sociale et professionnelle
Par ailleurs, de plus en plus de certifications sont délivrés par le secteur (+ 52 %) et pour de nombreux apprenants, en recherche d’emploi au début de leur parcours de formation, elle a constitué une formidable voie d’insertion vers l’emploi. Un an plus tard, plus des trois quarts d’entre eux sont en emploi, après l’obtention de leur titre, le plus souvent en CDI (à 88 %) auprès de plusieurs employeurs.
L’emploi à domicile, de fait, agit comme un puissant levier d’insertion sociale et professionnelle. Selon l’Insee, les personnes nées à l’étranger représentent moins de 10 % de la population active en France. Dans le secteur des particuliers employeurs, ce sont près du quart (23 %) des salariés qui sont nés à l’étranger, en 2021. Forte de cette expérience historique de la diversité et pour renforcer l’attractivité de ses métiers, la Fepem a impulsé le projet du « Lab migration pour l’emploi à domicile », avec une première expérimentation à Marseille suivie d’une autre dès 2023 en Ile-de-France. Elle a permis de mettre en place des parcours de formation individualisés à destination des personnes migrantes, combinant compétences linguistiques, professionnelles et citoyennes.
Autre spécificité du secteur, pour beaucoup de salariés, l’emploi à domicile complète d’autres revenus. 10 % des salariés des particuliers employeurs sont en cumul emploi-retraite. 36 % des salariés du secteur (hors gardes d’enfants) sont également employés dans le privé. Le secteur de l’emploi à domicile est donc souvent un secteur d’activité de complément, et la Fepem soutient ce dispositif tout comme elle agit auprès des pouvoirs publics pour lever les freins au développement du cumul activité-retraite et faciliter l’accès à des emplois déclarés. C’est là encore, une réponse du secteur pour améliorer l’attractivité de ses métiers.
Professionnalisation, innovation, simplification, sécurisation : la Fepem et ses partenaires déploient tous les moyens pour assurer le développement de l’emploi à domicile. Le rapport sectoriel de la branche permet de suivre avec précision les progrès du secteur au fil des ans. Mais il ne faut pas oublier l’atout essentiel de ces métiers : leur très forte dimension humaine.