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La Fepem auditionne les candidats européens sur l’avenir de l’emploi à domicile

La Fepem a organisé le 22 avril dernier ses Rencontres européennes sur le thème “L’emploi à domicile à l’heure des élections”. Cet événement d’envergure, placé sous le haut patronage de la Commission européenne et réalisé en partenariat avec EuropaNova et retransmis en direct par Euractiv, a constitué une plateforme essentielle pour les listes françaises candidates aux élections européennes. Avec un objectif clair : permettre aux listes candidates de partager leurs visions et plans d’action concernant l’avenir du secteur de l’emploi à domicile en Europe et d’aborder les défis cruciaux de l’Europe sociale.

Dans un contexte où les enjeux démographiques, de l’emploi et de la protection sociale prennent une importance croissante, les représentants des différentes listes françaises en lice pour le Parlement européen ont unanimement reconnu la nécessité de prendre des mesures concrètes.

Replacer l’emploi à domicile comme une priorité de l’Europe sociale

En ouverture des échanges, Marie Béatrice Levaux, présidente de la stratégie sectorielle de la Fepem et présidente de la Fédération Européenne pour les Emplois de la Famille (EFFE), a insisté sur la nécessité pour la future mandature européenne de relever les défis déjà présents : face aux mutations démographiques, sociétales, technologiques et migratoires, une réactivité accrue s’avère nécessaire. Les emplois à domicile doivent être intégrés pleinement dans l’Europe sociale, et il devient indispensable d’inclure davantage la société civile dans l’élaboration des politiques publiques européennes. Ce prochain mandat doit être utile pour tous, car il concerne la vie quotidienne des citoyens européens.

D’ici 2030, 37 millions de citoyens européens seront âgés de 80 ans et plus, soulignant ainsi l’urgence d’agir.

Avec près de 90 millions de personnes impliquées dans l’accompagnement de la petite enfance et plus de 12 millions s’occupant de proches malades, âgés et/ou en situation de handicap, les enjeux sont considérables.

Sous le patronage de la Commission européenne, cet événement visait également à sensibiliser les particuliers employeurs et autres représentants du secteur sur le rôle de l’Union européenne dans les questions sociales. Isabelle Maquet, conseillère économique à la représentation de la Commission européenne en France, a remis en perspective le travail mené l’UE sur les enjeux de soins, des aidants, d’autonomie et de petite enfance, ainsi que sur les mécanismes mis en place pour aider les États membres à répondre à ces défis.

Guillaume Klossa, président fondateur du think tank EuropaNova, dont la mission vise au rapprochement de la société civile et des institutions européennes, a quant à lui rappelé l’importance de placer la dimension sociale au cœur du débat européen, soulignant que, si le secteur de l’emploi à domicile contribue à la cohésion de l’Europe, il reste encore trop largement ignoré.

L’expérience probante du modèle français pour faire émerger un secteur en Europe

Malgré un constat partagé sur les défis démographiques, les États membres et l’UE ont du mal à se saisir du sujet. À son actif, et forte de son rôle dans la structuration du secteur de l’emploi à domicile en France depuis près de 80 ans, la Fepem a agi comme un aiguillon, mettant en lumière l’invisibilité dont souffre le secteur de l’emploi à domicile en travaillant avec le levier du dialogue social. En effet, si on commence à parler d’Europe sociale et de care, les initiatives mises en place au niveau de l’UE ou des États membres excluent souvent l’emploi à domicile des cadres, que ce soit pour la formation, la protection sociale et les conditions de travail.

Trois axes majeurs de la structuration de l’emploi à domicile en France :

  • la simplification pour les particuliers employeurs
  • la solvabilisation de ces derniers
  • la professionnalisation des salariés du secteur, qui bénéficient depuis 2022 de droits sociaux inscrits dans la convention nationale collective de la branche, garantissant ainsi un haut niveau de protection sociale, fruit d’une mutualisation entre particuliers employeurs et salariés à domicile.

Le domicile européen reste encore un sujet par trop négligé, malgré son importance démontrée lors de la crise du Covid-19. Cette invisibilisation découle en partie du caractère genré du sujet, 44 % des Européens estimant que le rôle le plus important d’une femme est de prendre soin de sa famille, entraînant l’exclusion de nombreuses femmes des métiers rémunérés en raison des responsabilités de soins qu’elles assument.

Une segmentation persiste aujourd’hui entre le travail effectué dans le cadre domestique, généralement associé aux tâches ménagères et familiales, et celui relevant du care, qui englobe les activités liées au soins prodigués aux enfants, aux personnes âgées ou malades.

Cette situation induit une différence de perception, tant sur le plan social qu’économique, le travail domestique étant souvent considéré comme relevant de la sphère privée, invisible et non rémunéré, tandis que les travaux liés au care sont souvent externalisés et rémunérés (bien que souvent sous-valorisés).

L’objectif est de créer une cohérence, avec un enjeu majeur : le travail déclaré, afin que les travailleurs bénéficient aussi de droits sociaux et de droits à la formation. Il devient à ce titre impératif d’intégrer l’emploi à domicile comme un modèle non marchand, non lucratif pour les citoyens et de faire du domicile un acteur des politiques publiques.

Un consensus se dégage, à la lumière de la contribution de la Fepem

Au cours de cette rencontre organisée par la Fepem, plusieurs représentants des listes françaises se sont exprimés, dont Daniel Guichard pour “Réveiller l’Europe” (Place publique – Parti socialiste), Majdouline Sbaï pour “Les Écologistes EELV”, Arash Saeidi pour “Union populaire” (La France Insoumise) et Alexandre Varaut pour “Rassemblement national”. Les listes de Besoin d’Europe (Renaissance, MODEM, Horizons, Parti Radical et UDI) et des Républicains   étaient également conviées mais n’étaient in fine pas représentées.

Les échanges constructifs ont permis de dégager plusieurs consensus sur la contribution de la Fepem, notamment sur la nécessité de financements adéquats, la reconnaissance des travailleurs, la revalorisation des métiers du domicile et l’implication de la société civile dans le processus de décision.

Cet événement aura en outre permis à la Fepem de présenter sa contribution dans son intégralité, témoignant ainsi de son engagement en faveur d’une Europe sociale plus solidaire et inclusive.

« La future mandature européenne devra prendre la mesure des défis qui sont déjà là : face aux mutations démographiques, sociétales, technologiques et migratoires, il nous faut être plus réactifs. Le secteur de l’emploi à domicile doit pouvoir se faire entendre plus rapidement. Les députés européens français devront nécessairement intégrer les emplois à domicile dans l’Europe sociale et il sera essentiel de mieux prendre en compte la société civile dans l’élaboration des politiques publiques européennes. Ce futur mandat doit être un mandat utile pour tous, car il s’agit de la vie quotidienne des citoyens européens. »
Marie Béatrice Levaux, présidente de la stratégie sectorielle de la Fepem et présidente de la Fédération Européenne pour les Emplois de la Famille (EFFE)
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