A l’occasion de la Semaine Nationale de la Petite Enfance, Nadine Pradier, vice-présidente de la Fepem en charge de la cohésion sociale et intergénérationnelle, revient sur la dimension fondamentale de l’accueil individuel dans les modes de garde du jeune enfant et insiste sur les attentes des parents pour un libre choix du mode d’accueil.
Cette semaine se tient la 10e édition de la Semaine Nationale de la Petite Enfance, qu’est-ce que cela vous inspire ?
C’est d’abord un moment pour l’enfant, il doit être au centre de toutes nos réflexions. C’est également un moment pour les professionnels, les assistantes maternelles et les gardes d’enfants à domicile pour ce qui nous concerne. C’est enfin un moment pour les parents.
Les parents veulent le meilleur accueil pour leurs enfants, encore faut-il qu’ils puissent tous disposer d’un mode d’accueil adapté. Or, selon un rapport récent de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), 400 000 enfants seraient gardés par un parent à défaut d’un mode d’accueil formel adapté. L’effort à consentir pour relever ce défi est considérable !
L’accueil individuel a un rôle primordial à jouer puisqu’il est le premier mode d’accueil formel du jeune enfant. Il est singulier car il présuppose l’instauration d’un solide lien de confiance entre le professionnel et les parents, un projet éducatif et de bien-être de l’enfant en partage.
C’est également une promesse de liberté : La liberté du choix du mode d’accueil, la liberté du professionnel d’organiser son temps de travail, la liberté de convenir d’un projet d’éducation partagé.
Qu’attendez-vous du service public de la petite enfance ?
Nous participons à la concertation menée dans le cadre du CNR (Conseil national de la refondation) Petite enfance, nous siégeons également au sein du comité de filière petite enfance dans lequel nous portons la voix de l’accueil individuel dans une logique sectorielle.
Nous attendons du service public de la petite enfance des annonces fortes pour l’attractivité de nos métiers sans qu’il n’en résulte un reste à charge plus élevé pour les parents employeurs.
Les dernières mesures budgétaires, comme la réforme du CMG emploi direct et de la revalorisation du crédit d’impôt famille, vont dans ce sens.
Toutefois, alors que des centaines de milliers d’enfants restent sans solution d’accueil et que près de la moitié des assistantes maternelles partiront à la retraite d’ici 2030, le défi est immense !
C’est pourquoi les attentes sont importantes. Les propositions doivent s’inscrire dans la continuité de la structuration du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile. C’est grâce à un dialogue social dynamique et une volonté commune d’offrir des droits sociaux très importants à l’image de ceux garantis par la convention collective : la formation professionnelle, la prévoyance, les activités sociales et culturelles, l’indemnité conventionnelle de départ volontaire à la retraite et la santé au travail.
Le 1er mars dernier, votre secteur a publié un plaidoyer paritaire pour une fierté réaffirmée du métier d’assistant maternel. Quelle est votre démarche ?
Effectivement, une concordance de signaux allant à l’encontre d’un secteur qui a fait ses preuves a amené les partenaires sociaux à réaffirmer la fierté qu’ils portent dans le métier d’assistant maternel.
Au-delà de la réaffirmation des valeurs, les partenaires sociaux de la branche ont eu à cœur d’attirer l’attention sur le risque « d’ubérisation » du métier d’assistant maternel qui constitue, pour nous, une alerte majeure. Ce type de propositions se retrouve dans les rapports de certaines instances consultatives.
Nous portons l’espoir que toutes les concertations auxquelles nous participons permettront l’annonce de mesures ambitieuses par les pouvoirs publics participant de l’attractivité de nos métiers.
En conclusion, je fais miens les mots de notre plaidoyer paritaire : « Nous, représentants des parents employeurs et des professionnels de l’accueil individuel, rappelons que c’est l’enfant qui doit rester au centre de toutes les réflexions en matière d’accueil du jeune enfant. A ce titre, la valorisation de l’accueil individuel devrait être la première préoccupation, fruit de la structuration d’un secteur vertueux et citoyen ».