• L’emploi dans le secteur

3 questions à… Marina Al Rubaee, journaliste, aidante, co-auteure de l’ouvrage « les aidants familiaux pour les nuls »

Spécialisée dans le champ social et de l’entreprise, Marina Al Rubaee débute sa carrière en tant que pigiste auprès de plusieurs médias dont le journal de l’action sociale, Rebondir et Courrier Cadres. Parallèlement, elle devient rédactrice de La Péniche, agence de communication spécialisée dans l’économie sociale et solidaire puis rédactrice en chef du journal de la ville de Conflans-Sainte-Honorine.

Depuis 2011, son activité de journaliste indépendante l’amène à l’écriture d’articles pour la Revue XXI, le journal « syndicalisme hebdo » et Vivre ensemble, journal de l’union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (UNAPEI). Aidante de ses parents sourds, elle s’oriente naturellement vers cette thématique à travers notamment un projet en partenariat avec la fondation Novartis, « Génération proches » et la coécriture avec Jean Ruch du livre « les aidants pour les nuls ».

L’organisation en novembre dernier d’une conférence-débat sur « l’accompagnement des aidants » par l’équipe des délégations Ile-de-France Est et Ouest de la FEPEM aura permis d’instaurer une collaboration avec Marina Al Rubaee. Ce temps fort a été l’opportunité pour Marina d’animer un événement sur ce thème. Aujourd’hui, elle se prête au jeu des « 3 questions à… »

 

Pourquoi avoir écrit le livre les aidants pour les nuls ?

La communauté des aidants constitue une communauté invisible vécue par des millions de personnes dont on ne parle jamais et qui est peu reconnue.
Ces gens sont la présence indispensable pour assurer le quotidien de leur proche en situation de dépendance qu’il ne pourrait pas ou moins assumer sans eux.
Les aidants se démènent chaque jour dans un drôle de jeu d’équilibriste : ils doivent répondre aux besoins de leur proche, faire face aux imprévus, gérer, soutenir, pallier, batailler… Jusqu’à s’oublier, jusqu’à s’épuiser.
Ils ne se plaignent jamais, ne font jamais part de leurs difficultés, car ils trouvent cette situation « normale », ne souhaitent pas « encombrer » leur entourage, parce qu’ils ne savent pas eux-mêmes où demander de l’aide et à qui.
Malheureusement, l’Etat compte implicitement sur eux sans vraiment les aider.
Et malheureusement encore, le nombre des aidants s’accroît au fil des années avec le vieillissement de la population. Ainsi, en 2050, plus de 30% de la population française, soit 23 millions de personnes, seront âgées de plus de 60 ans.
Si la bonne volonté et l’envie de prendre soin de son proche sont les fondements de cette démarche souvent familiale, les proches aidants se retrouvent confrontés à des choix complexes, à de nombreux écueils administratifs, sanitaires, financiers, et à des enjeux psychologiques de taille. Entre loyauté, renoncement, et l’envie de « prendre l’air » où trouver du temps pour eux sans que cela soit accompagné d’une certaine dose de culpabilité qui peut agir comme un poison.
Cet ouvrage a pour ambition de remettre les proches aidants au centre de cette aide et à sa juste place avec l’aidé. L’idée principale est : « prenez d’abord soin de vous pour mieux prendre soin de l’autre ». Le but étant de leur permettre de vivre le mieux cette situation en toute conscience en tout en demandant, si besoin, de l’aide à l’extérieur. La collection « Pour les Nuls » était parfaite pour en parler en tout simplicité.

Que retenez-vous de l’après-midi d’échanges sur l’accompagnement des aidants que vous avez animé ?

Pour ma part, ce fut une très belle expérience ! Je retiens que les bonnes volontés sont là, que des initiatives existent pour aider les aidants. J’ai été agréablement surprise et émue par les échanges qui en ont découlé et cette envie commune de vouloir bouger les lignes. Nous sommes au début d’un processus de solidarité qui va rapidement prendre de l’ampleur dans les mois et les années qui arrivent. C’est rassurant et surtout porteur d’espoir !

Selon vous, quelles seraient les améliorations à apporter à l’accompagnement des aidants dans le cadre de l’emploi à domicile ?
Je pense qu’il est indispensable, dans la mesure du possible, que les aidants puissent voir l’emploi à domicile comme un moment de répit pour eux et les personnes salariées dans ce cadre comme de véritables partenaires.
Dans l’idéal est que chaque partie puisse apprendre à exprimer ses besoins, à bien se connaître et aussi à bien communiquer et que les personnes salariées dans le cadre des emplois à domicile soient formées à la spécificité des aidants.

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