• L’emploi dans le secteur

3 questions à… Claudie Kulak, présidente de la Compagnie des aidants !

Le statut des aidants est-il en train d’évoluer, où en est on aujourd’hui ?     
Jusque très récemment, il n’y avait aucun statut juridique pour les aidants sauf pour les aidants de personnes en situation de handicap depuis la loi de 2005. Cela a récemment changé avec la loi sur l’adaptation de la société au  vieillissement qui a été votée en mars de cette année et qui est censée entrer en application début 2016.

Cette loi instaure deux choses qui ont un impact considérable pour les aidants : la revalorisation de l’APA et le droit au répit pour les aidants familiaux. Au delà de cela, cette loi porte enfin LA reconnaissance  attendue depuis longtemps par toutes les familles concernées ! Cette première étape vers un véritable statut redonne de la confiance aux aidants.

L’examen de la loi en seconde lecture à l ‘Assemblée Nationale a eu lieu le 15 septembre . Nous espérons que les décrets d’application seront publiés rapidement car il se pose encore un certain nombre de questions sur les modalités d’application concrètes sur le terrain.

Quel est le sentiment des familles face à  cette situation ? Y a-t-il des aides, des outils à disposition ?      
Les aidants sont vraiment en attente des nouvelles dispositions de la loi. Beaucoup d’entre eux souffrent de fatigue morale ou physique. Deux dispositifs sont prévus pour les soulager : une allocation pour  financer le séjour dans un hébergement temporaire ou un accueil de jour de la personne aidée et, dans le cas où l’aidant serait hospitalisé, un dispositif d’urgence pour prendre en charge l’aidé. Ces soutiens, qui permettent aux proches de souffler, sont utilisables de façon souple. Ils sont de nature à tranquilliser les aidants qui les plébiscitent.
On peut se renseigner sur la mise en place des dispositifs dans les établissements publics, bien connus des aidants et des aidés, que sont, les CLIC, les  Maisons Départementales des Personnes Handicapées ou les Centres Communaux d’Action Sociale.

En tant que présidente de la CDA, avez vous des propositions d’actions ?   
Un nouveau regard est porté sur les aidants. Les médias relayent de plus en plus leur rôle auprès de leurs proches fragilisés. On parle de leur implication dans notre société, par exemple ,sur le sujet du maintien à domicile impossible sans un aidant, un aidant professionnel et de la techno. C’est le début d’une reconnaissance sociale qu’il faut amplifier en organisant des rencontres, au sein des entreprises, par exemple, 47% d’entre eux doivent concilier vie privée et vie professionnelle, en tissant du lien sur les territoires, 226Km séparent en moyenne l’aidant de son proche, en rendant plus visible les solutions qui leurs sont proposées qu’ils méconnaissent trop souvent, en favorisant l’entraide et l’échange pour diminuer le reste à charge des familles.

C’est sur la visibilité sociale des aidants qu’il faut travailler aujourd’hui. Utiliser cet intérêt de plus en plus fort autour du rôle des aidants pour les rendre plus présents dans toutes les sphères de la société. Faire vivre les aidants au cœur de la ville.  On pourrait ainsi lancer un grand mot d’ordre : « Aider : on est tous concernés » pour continuer à les soutenir sur le long terme.